Sur mes traces

Le Mercredi 30 juin :

Avant de raconter mon week-end, voici quelques photos de l’entrainement « Scout » du mercredi, devant l’école !

Le Jeudi 1^erjuillet:

En cette matinée ensoleillée de début de mois, je grimpe sur mon vélo comme à mon habitude mais je m’éloigne cette fois-ci de l’école et longe la grande route pour me rendre dans le village voisin. Je dois en effet quitter mes terres familières pour faire prolonger mon visa et je profite par la même occasion d’un week-end de 4 jours! J’ai découvert la veille avec surprise et non sans joie qu’une ligne de bus (Khon Kaen-Bangkok) relie directement le village à la capitale, moyennant 5 petites heures de route et quelques bahts. Le voyage se déroule vite et bien, car la fatigue accumulée me permet de roupiller pendant quasiment tout le trajet. En début d’après-midi, je retrouve donc enfin la capitale et sa gare routière que j’avais quittée 1 mois et demi auparavant, lorsque les chemises rouges campaient encore le centre-ville qui n’allait pas tarder à finir « à feu et à sang ». Alors que je parcours la ville en taxi vers Lumpini (où se trouve l’appartement de Simon et Ann), c’est une toute ambiance qui règne : tout semble rentré dans l’ordre, comme si les affrontements n’avaient tout simplement jamais existé. Pas de traces de militaires, pas de fumées noires dans le ciel ni de bruits d’explosion : Le traffic jam est de retour et les marchands ambulants ont recolonisé les rues. Je retrouve Ann à l’appart puis nous allons faire un tour à Siam Paragorn, un gigantesque centre commercial du quartier de Silom. Je me sens un peu perdu dans cet univers grouillant et fumant, que mes semaines en campagne m’avaient presque fait oublier. Déjà, il y a ce monde fou qui se bouscule dans les rues et devant les échoppes et qui fait contraste avec les visages familiers dont j’ai pris l’habitude. Et puis, à Silom en particulier, il y a tous ces « farangs », des gens comme moi sommes toutes, mais que je n’avais plus l’habitude de rencontrer ! Simon nous retrouve après son travail et nous dégustons ensemble un japonais qui distrait mes papilles des saveurs thaï quotidiennes. Pour compléter le tableau, nous sommes rejoints par Nana – la tante d’Ann avec laquelle nous étions allés à Phimai le premier week-end de mon arrivée. Nous finissons la soirée au grand cinéma de Siam Paragorn qui campe le dernier étage de la tour, avec le tout nouveau Twilight dernier du nom ! Contrairement à mon habitude, j’ai grignoté toute l’après-midi, ne pouvant résister à la tentation de la consommation omniprésente en ces lieux… et il m’est bien difficile de me lever lors du clip diffusé en l’honneur du roi juste avant la séance ! Une fois rentrés à l’appart’, je m’écroule littéralement achevé à la fois par l’agitation de la ville, la marche dans les immenses espaces climatisés, et la surabondance de nourriture…

Le Vendredi 2 juillet :

Le réveil est dur mais nécessaire, si je suis venu à Bangkok c’est tout de même avant tout pour le visa ! J’enchaine avec Ann de nombreuses correspondances de BTS (métro aérien) et MRT (métro tout court), pour finir avec un taxi qui nous mènent devant le bureau de l’immigration… pour les thaïs ! Un peu de marche supplémentaire et nous voilà arrivés dans un monstrueux bâtiment construit en l’honneur du Roi, contenant une gigantesque place couverte et destiné à accueillir une grande partie des bureaux liés aux services gouvernementaux. Nous finissons par trouver notre chemin vers l’immigration et rejoignons la foule sollicitant le même bureau… Les démarches administratives ne sont pas compliquées et on ne me demande quasiment rien (à part de sortir 1900B), toute la difficulté étant en fait d’avoir la patience d’attendre son tour. A 13h, me voilà tamponné et soulagé de me trouver en ces terres en toute légalité pour encore un mois supplémentaire. Nous rejoignons alors Nana et une de ses amies pour déjeuner dans un centre commercial non loin de là, et proche du lieu de travail de la tante d’Ann. Le ventre plein et de nouveau lâché en plein centre de Bangkok, plusieurs options s’offrent à moi : profiter de mon après-midi pour continuer ma visite des temples précédemment écourtée, ou bien découvrir encore un peu les joies d’un autre type de temples dédiés au Dieu Consommation que sont les Department Stores. Le ciel est gris et il pleut par intermittence et j’ai déjà eu ma dose mensuelle d’architecture dans les autres villes, j’opte donc pour la seconde solution et retourne à Siam Paragorn avec Ann, qui rentrera par la suite se reposer pendant que je profiterai d’une après-midi complète de shopping entre le grand Bookshop où je me procure un guide touristique de la Malaisie (un peu de prévoyance !) et l’étage Men’s Fashion qui me permet enfin de changer de chaussures, souffrant de maux de pieds chroniques ces derniers temps, certainement dus à une utilisation excessive de mes chères godilles. Le temps passe vite (et l’argent part vite), et je me retrouve une fois de plus en compagnie de Titi et d’Ann une fois le soir venu. Je dévalise le Gourmet Market pour constituer quelques provisions de céréales, nutella et divers gâteaux à offrir aux professeurs, puis nous rentrons sans trop tarder car la nuit s’annonce courte une fois de plus…

Le Samedi 3 juillet :

4h du matin, nous nous levons tant bien que mal et prenons un taxi pour la gare routière. Je dis donc à nouveau adieu à la capitale tandis que nous embarquons dans un bus Bangkok-Khorat pour finir la nuit. En effet, il est prévu en ce week-end de retrouver la dame qui a accueilli Simon deux ans auparavant, dans son village de la province de Nakhon Ratchasima, directement frontalière de la province de Chaiyaphum où je me trouve, et dont la capitale est surnommée Khorat. Je rencontre ainsi la sympathique Maechom (Mae comme Mère en Thaï, et Chom est le début de son prénom), bonne vivante et très chaleureuse, avec laquelle nous déjeunons en ville avant de repartir directement en voiture pour aller dans son village. Je peux donc enfin voir de mes propres yeux la (grande) maison dans laquelle était logé Titi il y a deux ans, et l’école où il a enseigné pendant son volontariat (mais qui est vide en ce samedi). Rambo et sa sœur ne sont pas là, mais je rencontre « Daddy », le père comme on peut s’en douter, qui sans plus attendre prend le volant et nous conduit tous à Pha Hin Ngam National Park ! Entre Bangkok, Khorat et Pha Hin Ngam, je suis en terrain connu et je constate que la région ne m’est plus étrangère ! Nous faisons donc le parcours que j’avais décrit dans un article précédent, mais cette fois ce sont Ann et Simon qui prennent prudemment la pose sur l’avancée rocheuse surplombant la chaîne de montagne. Peu après notre arrivée, un nuage nous envahit avec son lot d’humidité et nous pouvons ainsi nous balader dans le champ de curcuma dans une ambiance légèrement plus vaporeuse que la dernière fois.

Une fois la visite achevée nous rentrons au village et festoyons d’un repas de poissons et fruits de mer qui me fait vite ravaler mes premiers soupçons quand à sa saveur. Ma chambre climatisée et son grand lit moelleux sont plus que bienvenus et nous nous tombons tous comme des masses en début de soirée…

Le Dimanche 4 juillet :

Le week-end touche presque à sa fin et je dois rentrer au village dans la journée. Je m’attends donc à prendre le dernier bus à Khorat en début d’après-midi. C’était sans compter la surprise qui nous attend au réveil : Maechom a loué un grand van VIP pour la journée et a prévu une petite expédition au fameux parc de Khao Yai avant de me ramener avec ce même van pile devant chez moi, à Phakdi Chumphon ! La nouvelle est plutôt agréable car d’une part Khao Yai faisait partie de ma liste d’incontournables, d’autres part le voyage s’annonce plus que confortable avec sièges en cuir, clim, et écran géant LCD. Nous avons un chauffeur, et nous récupérons un professeur arrivé récemment dans l’ancienne école de Simon, où Maechom est professeur de thaï. Le voyage se déroule très bien et fait contraste en termes de confort avec mon excursion en deux-roues à Sai Thong du mois dernier. Grâce à Maechom, nous entrons avec le tarif thaï (40B au lieu de 400B) et commençons à arpenter la grande route traversant le parc de long en large. Ce parc me parait immense en comparaison avec ceux que j’ai précédemment visités ; il nous faut bien une heure pour le traverser en voiture ! Nous nous arrêtons devant quelques jolis points de vue (nous nous trouvons dans des montagnes, Khao Yai signifiant Grande Montagne) et allons découvrir une très belle cascade, la plus grande que j’ai eu l’occasion d’admirer depuis mon arrivée. Sur le chemin, nous observons quelques biches et de nombreux petits singes qui nous scrutent. Les seuls éléphants qui nous voyons sont bien sûr domestiqués et à usage des touristes. Nous finissons la visite par la découverte d’un petit lieu de prière où sont réunies des dizaines de statuettes d’animaux en tout genre, et nous repartons enfin vers le Nord en direction de mon village.

Sur le chemin, alors que le soleil commence à se coucher, nous nous arrêtons dans un restaurant qui nous offre un magnifique panorama et une délicieuse nourriture.

Le week-end touche à sa fin lorsque nous descendons enfin la montagne qui surplombe mon village. Je peux ainsi montrer ma chambrette à tout le monde avant qu’ils reprennent la route pour rentrer dans leur village. Ce week-end aura été long, riche en changement et en sensations, et la pause aura été idéale avant de retrouver mon quotidien pour les deux dernières semaines de volontariat !