Pha Hin Ngam

Publié le par Biniou

 

Le Samedi 12 juin :


Me voilà arrivé à mon 4e week-end dans la province de Chaiyaphum. La fin de semaine a été principalement marquée par les coupures d’électricité/eau – heureusement souvent vite réparées – et par quelques petits bobos qui m’ont permis d’utiliser mon kit des premiers soins. Je boitais donc en fin de semaine du pied gauche, me l’étant abimé lors d’un de mes nombreux déraillages… Puis j’ai réussi à me brûler le pied droit le lendemain en jouant au badminton en chaussette sur du béton brulant (mais quelle idée !). Légèrement éclopé donc, je me prépare à passer cette journée du samedi dans un des derniers parcs naturels du coin que je n’ai pas encore visité jusqu’à présent !  Il s’agit du très fameux Pha Hin Ngam National Park, un des symboles de la province, pour des raisons que je découvrirai un peu plus tard. Comme à l’accoutumée nous partons aux aurores ou presque, je sors donc de mon repaire à 7h30 du matin pour rejoindre mes compagnons dans la voiture. La troupe est plus nombreuse que la dernière fois : en plus de Pii-Benz et Iyou sont présents Bird (le frère de ma prof) et Touk-Ta, une amie d’Iyou travaillant à Bangkok et venant passer le week-end à Phakdi Chumphon. C’est encore une fois l’occasion pour moi d’exercer mon thai car hormis ma prof, personne ne parle (vraiment) anglais. Je profite donc du trajet pour faire connaissance, armé de mon tout nouveau guide Anglais-Thai prêté par une famille du village. Mais le parc n’est pas très éloigné et nous arrivons donc rapidement à destination, après un rapide arrêt au fameux Khao Phang Hoei Viewpoint que j'avais atteint à vélo la semaine précédente.


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Une fois sur place nous prenons un petit dèj à base de poulez, riz et papaye puis nous troquons la voiture pour une sorte de camionnette touk-touk qui nous permet d’atteindre directement les « Hot-Spots ». Le ciel est dégagé, le soleil bien présent, la visibilité excellente, bref la journée est magnifique et toute indiquée pour cette petite balade.  Je comprends mieux pourquoi nous sommes partis si tôt : le soleil est encore bas dans le ciel et pourtant j’ai déjà l’impression de me transformer en méchoui… Nous sommes loin d’être les seuls, car le parc étant très populaire en cette saison de nombreux touristes (il s’agit principalement de gens de la région, et uniquement de thaïs) ont eu la même idée que nous. En effet, les mois de Juin-Juillet sont parfaits pour visiter l’endroit, vous devinez déjà pourquoi ?  Après une petite marche nous voilà parvenus au bord d’une falaise qui nous offre un superbe panorama sur les montagnes environnantes. J’ai déjà évoqué mon village comme se trouvant dans une « grande vallée ». Il se situe en fait entre le Plateau de Khorat, à l’est, qui constitue principalement la région du Nord-Est de la Thailande appelée Isan, et la chaîne de montagne de Phetchabun à l’ouest, surplombée par le parc naturel dans lequel je me trouve. Au bord du gouffre, une petite avancée rocheuse est très prisée pour les photos. Je déconseille fortement aux tendances jambes molles !


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Nous faisons demi-tour puis poursuivons notre chemin sur une petite passerelle qui cette fois-ci n’enjambe ni un gouffre ni un ruisseau, mais tout simplement un champ de fleurs !  Attention cependant, pas n’importe quelle fleurs ! Nous nous trouvons en fait dans un magnifique champ de Krachiao, plus communément connu en France sous le nom de « Curcuma ». Ces fleurs sont le symbole de la province de Chaiyaphum car elles attirent tous les ans en été de nombreux touristes venant admirer leur floraison et choisissant ce cadre onirique pour des promenades entre amis ou en famille.  Et comme je l’ai déjà évoqué, c’est une occasion rêvée pour les thaïs de s’adonner au hobby national : mitrailler tout  et tout le monde de photos ! Nous n’échappons pas à la règle. Mais prudence, car il est formellement interdit de sortir de la passerelle. Des gardes surveillent et l’infraction est passible d’une amende de 500 bahts ! Ne parlons même pas de cueillir une fleur pour sa dulcinée… La mesure est certainement nécessaire pour préserver ces paysages des assauts touristiques.


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Une bonne session de shooting et une piqûre de guêpe plus tard (très douloureuse, je suis maudit !), nous nous rendons sur de petites montagnes escarpées, coiffées de très nombreux pitons rocheux dont les formes évoquent souvent des animaux, ce qui a également rendu ce parc célèbre. La marche est sportive et avec mes pieds à moitié bousillés je clopine en tentant de garder mon équilibre. Nous arrivons successivement au poulet, au lapin, à l’élephant, et à l’enclume… Pas évident à reconnaître ! Le temps est toujours radieux et l’ascension est amusante, mais la faim et la soif commencent à nous tirailler et nous quittons finalement les lieux.


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Nous nous arrêtons dans un petit boui-boui non loin de notre parc. En devanture, un cuisinier est en train de retourner un cochon embroché entier et bien que le spectacle soit particulier, l’odeur est plus qu’appétissante. Je me régale donc de « Lap-Mou », une spécialité culinaire du coin à base de porc (à y réfléchir je pense qu’il y avait en fait une bonne dose de tripes…), en regrettant juste le piment en très forte quantité qui transforme mon repas en une épreuve de force même si je commence à m’habituer à ces petits défis quotidiens. Par contre, le gras de porc servi dans une grande assiette n’est pas vraiment à mon goût… L’estomac rempli et certainement en combat acharné avec les épices et l’eau du coin, nous partons pour une petite cascade, Namtok Thepphana.


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Légèrement fatigués, nous repartons vers Chao Thong, et après avoir fait demi-tour sur une route de terre ne semblant praticable que par des 4x4, nous empruntons un autre chemin pour rentrer au village nous rafraichir et nous reposer dans un coin ombragé.


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Le Dimanche 13 juin :


Je n’ai qu’une envie : rattraper mon sommeil en retard. J’émerge donc sur les coups de midi et me prépare pour un petit déj à l’ancienne : céréales, chocolat en poudre et lait, lorsque je reçois un coup de fil de ma prof qui m’apprend que je suis à nouveau invité à manger chez la famille qui m’avait accueilli plus tôt dans la semaine. Je m’y rends donc et y retrouve la mère et les deux écolières qui toujours aussi gentilles m’offrent le repas, des bouteilles d’eau, une glace, de l’anti-moustique, des ramboutans et m’indiquent où  acheter localement mes précieuses céréales. Je propose à la mère (d’une quarantaine d’années, qui a beaucoup de temps libre et apprend l’anglais et le français sont mari étant parisien) quelques cours élémentaires de français car elle me fait part de ses projets de se rendre en pays francophones et de sa volonté de comprendre son mari et ses amis lorsqu’ils discutent dans la langue de Molière. Elle m’invite ensuite à revenir en semaine : elle m’offrira le repas et je continuerai mes leçons basiques. Dans l’après-midi, les enfants m’emmènent voir le grand lac du village qui borde un temple d’architecture traditionnelle, près duquel est attaché un petit singe qui nous fait des grimaces. Nous nous avançons sur une passerelle en bois à moitié moisi pour nourrir les poissons-chats, et une piqûre de guêpe plus tard (décidément), je repars chez moi avec en tête de renfourcher ma fidèle monture pour m’enfoncer dans les champs et explorer ainsi d’autres horizons de la vallée. Le soleil brille mais est sur le déclin, le temps est donc parfait pour cette petite promenade qui s’avèrera très agréable. J’y rencontre d’ailleurs une autre écolière en scooter qui m’accompagne sur un bout de route et me montre le chemin de retour au village.


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Petit Bouddha devant l'école

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Plateau de Khorat

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Phetchabun

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En rentrant, je passe devant la maison d’une des profs d’anglais qui me montre sa demeure : elle vit dans une jolie petite masure en famille avec ses parents, enfants, sœurs, beaux-frères et neveux. Pour finir la journée, Bird m’interpelle lorsque je rentre chez moi et me propose de manger chez lui et ses parents, dans la maison mitoyenne. Je lui apprends quelques phrases en anglais mais parle surtout (basiquement) thaï avec lui. De son côté il tente de me faire comprendre comment lire les tons en thaï, en fonction des différentes classes de consonnes. La tâche est malheureusement trop complexe car les exceptions sont très nombreuses et je comprends que même si quelques semaines suffisent à connaitre les symboles, il me faudrait certainement plusieurs années pour pouvoir lire un texte correctement. 


Le Mercredi 16 juin :


Tous les jours, après les cours, je vais désormais faire une balade en vélo dans les champs, pour profiter du paysage et du coucher de soleil. Enfin la motivation ne durera peut-être pas car mon tour représente une douzaine de kilomètres sur terrain cahoteux et je manque sérieusement d’entraînement. Pour le moment, je vais également manger chez les écolières et voir Bird environ un jour sur deux, ce qui m’occupe en partie mes soirées. Les écolières m’ont d’ailleurs appris à conduire leur scooter, sensations fortes ! La veille, j’ai mangé chez Pii-Benz avec 4-5 autres profs sympas. Traditionnellement, sur une paillasse, en faisant cuire la viande et bouillir les nouilles et les légumes sur un pot rempli de braises. Côté école, tout se passe bien, si ce n’est que je dois parfois improviser ! Je ne connais pas toujours le programme des leçons et je me retrouve parfois devant les élèves avec comme seule consigne l’intitulé du cours, comme ce matin. Par exemple : « Listening & Speaking » ou « Lifestyles ». L’exercice n’est pas évident mais je ne m’en suis pas trop mal sorti pour le moment. Je me renseignerai quand même plus à l’avenir! Le midi je mange généralement avec les profs, mais rarement la même chose qu’eux ! Ci-dessous un des mets délicats que mes collègues dégustent de temps à autres.


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Cet après-midi est totalement libre car les étudiants préparent la journée du Wai Kru qui se déroulera demain. Wai signigie saluer, faire une révérence,  et Kru signifie professeur. C’est donc une matinée entièrement consacrée au respect que les élèves doivent aux professeurs et agrémentée de rites traditionnels. Week-ends, vélo, bobos, rencontres, cours ; bref, la vie continue…

Publié dans Thaïlande

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M
<br /> Peut-etre .....en evitant soigneusement de parler du niveau de l'equipe de France de football !<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Toujours interessant et " vivant " ton séjour , Biniou ! Je suggère que tu prennes l'initiative d'instaurer un " Wai Kru"en France !!!!!!!!!!!!!!!!! Paysages superbes ( Ne t'approche pas trop près<br /> du bord quand même !!! ) Bises Maco<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Merci Maco! Oui ce serait une bonne idée! mais quid des rites traditionnels dans les campagnes françaises? on chanterait du johnny halliday en mangeant du sauciflard et débouchant quelques vieux<br /> papes? <br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> J'avais oublié... Merci pour les magnifiques photos de Krachiao!<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Malgré tous ces petits bobos (les guêpes n'ont jamais été tes copines!), tu sembles passer des moments agréables avec les Thaïs du village qui t'ont adopté.<br /> Encore un article très intéressant mais j'ai eu les mains moites(!) en regardant la photo où tu te tiens au bord du gouffre... Aies pitié!!<br /> Bisous. Maman<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Oui il y avait du vent et mes pieds écorchés ne demandaient qu'à me trahir... mais rassure toi je reste prudent! au début ça allait mais j'avoue que le vide était un peu inquiétant sur<br /> la durée, ça doit se voir à ma posture légèrement "sur le retrait" :)<br /> <br /> <br /> <br />